Qu’est ce que cela fait de remporter le FWT pour sa première participation ?
C’est vrai cela fait très plaisir. Mais même si c’était ma première participation au FWT, je savais que j’avais le niveau pour le gagner. Le plus dur était d’y parvenir… et c’est fait 🙂 .

Raconte-nous cette dernière étape à Verbier ?
Pour la dernière étape à Verbier, je n’avais pas de pression. J’étais seconde au classement derrière Margot Rozies, et je savais que je n’avais rien à perdre. Au sommet, avant le départ j’étais étonnamment relax. Mais je crois que la victoire la semaine précédente à Fieberbrunn, a joué pour beaucoup. J’étais en confiance. Je n’avais qu’une chose en tête, rider bien, vite, et surtout ne pas tomber. J’ai opté pour une ligne assez directe avec quatre sauts de barres rocheuses, et comme à Fieberbrunn, j’ai réussi à descendre de façon fluide et rapide… j’ai mis à peine 50 secondes pour descendre du petit Bec des Rosses.

Quels sentiments t’ont envahie à l’arrivée ?
En arrivant en bas, j’ai du attendre de longues secondes avant de connaître mon score (86 points) et de voir que je prenais la tête du classement provisoire. La dernière rideuse à s’élancer, Shannon Yates, a été déstabilisée par une petite avalanche et elle n’a pas pu me déloger de la première place. J’étais super contente !!! Mais après le podium j’étais un peu frustrée de ne pas avoir fait le vrai Bec des Rosses depuis le sommet, comme les garçons. Alors je suis remontée… avec Mickael Bimboes. Nous sommes descendus, au coucher du soleil, par le couloir nord, en suivant la ligne qu’avait choisi Xavier De le Rue quelques heures plus tôt. C’était magique !

Comment travailles-tu pour préparer un rendez-vous comme le FWT ?
J’ai déjà l’expérience du haut niveau. Avant j’étais athlète, et j’ai fait les championnats du monde Junior. J’ai donc le mental et ça aide déjà beaucoup. Au niveau de la préparation physique, tout se concentre essentiellement en automne. Je fais beaucoup de musculation, 4 à 5 séances par semaine, je cours aussi pas mal, et participe à quelques trails. Contrairement à d’autres, je ne cherche pas à rider l’été et à la pré-saison. Je ne vais pas sur les glaciers je ne cherche pas la neige à tout prix. Je préfère garder tout le flux pour l’hiver. Je rechausse le snow que fin novembre, quand les premières neiges arrivent sur les sommets alpins.

Tu t’entraînes souvent avec ta sœur jumelle Anouck, vous participez aux compétitions ensemble, est-ce que c’est important pour vous ?
C’est une vraie émulation. Je ne pense pas que l’on aurait atteint ce niveau-là sans cela. Notre style de ride, rapide et fluide, on le tient de cela. Que ce soit en freeride ou sur piste, on cherche toujours à aller le plus vite possible et à passer l’une devant l’autre. C’est notre jeu et ça nous éclate.

Est-ce que pendant la saison FWT, la compétition envahit ton quotidien ?
Effectivement pour participer au FWT, il faut beaucoup voyager, les étapes ne sont pas toujours la porte à côté. Je suis en doctorat de droit, je n’ai donc pas pu beaucoup avancer sur ma thèse. On arrive quand même à joindre l’utile à l’agréable, en prenant le temps de visiter quelques villes étapes lors de nos déplacements, comme San Francisco cette année…

Doctorat de droit ? Mais tu es aussi une tête 😉 ? Comment tu concilies les deux ?
Je suis maître de conférence en droit international et européen, par chance j’ai pu regrouper mes interventions au premier semestre. Ce qui m’a permis d’appréhender plus sereinement le FWT. Le fait de passer ma thèse cette année me permet de conserver du temps libre. Mais je suis contente de pouvoir concilier les deux. C’est très intéressant et ça permet de s’échapper de la compétition, ça occupe autrement l’esprit. Et puis le fait d’avoir une seconde vie, permet de relativiser les échecs sur la première.

Quel est le programme à partir d’aujourd’hui ?
Un peu de repos… Mais je serai évidemment du 3 au 5 avril sur le derby de la Meije, où j’espère bien m’imposer. Après, je compte avancer sur ma thèse pour pouvoir envisager plus sereinement la suite. Une chose est sure c’est que je voyagerai moins que ma sœur Anouck, cette année. Je ne pense pas partir avec elle. Mais je compte faire pas mal d’alpinisme avec mon acolyte Pierre Tardivel. Au programme les Alpes et la région de Chamonix.

Une fois le FWT remporté , qu’est que l’on peut souhaiter à une rideuse de ton acabit?
(rires)… C’est vrai il faut trouver d’autres objectifs. Mais je n’en manquerai pas… Confirmer la saison prochaine, en remportant une seconde fois le FWT, serait déjà une bonne chose. Puis me remettre pourquoi pas au boardercross. L’idée de participer au moins une fois aux JO, me fait rêver…

Merci beaucoup Elodie de nous avoir accordé un peu de ton temps, est-ce que tu aimerais rajouter un mot avant de terminer ?
Simplement, merci à Glisshop…