Anouck et Elodie Mouthon

Anouck et Elodie Mouthon font partie du team Glisshop et représentent le snowboard féminin français sur le Freeride World Tour. Elodie était déjà présente sur le FWT l’an passé, et sa soeur Anouck la rejoint cette année. A quelques jours de la première compétition de Revelstoke, les jumelles se confient .

– Salut les filles, comment vous êtes vous mises au snowboard ?
Nous avons commencé le ski vers l’âge de 3 ans dans le jardin des grands parents. Mon père s’est rapidement mis au snowboard au début des années 90. Le voyant rider, nous avons voulu l’imiter et dès 5-6 ans, nous avons fait nos premiers frontside sur la board de notre père, les pieds tenus par des tendeurs sur un gigantesque snow à plaque.
Puis, à l’entrée au collège, nous avons voulu faire des compétitions et nous nous sommes inscrites en club : nous avons commencé les entrainements en snowboard alpin puis en snow freestyle par la suite. Nous avons eu durant toute notre enfance la hantise que nos parents nous inscrivent à des cours de ski où il aurait fallu suivre le moniteur plutôt que de rider comme nous l’entendions; c’est pour cela que nous voulions à tout prix faire du snowboard pour son côté plus « libre ».

– Vous êtes jumelles, qu’est ce que ça vous apporte de plus ?
C’est juste incroyable d’avoir une soeur jumelle. Nous avons depuis toujours eu l’habitude d’être deux, donc il y en a toujours une pour motiver l’autre pour aller faire des randos, du sport ou voyager. Quand on ride ensemble, et comme pour toutes les autres activités de la vie, nous avons l’impression d’être une seule personne car nous ne sentons pas la présence de l’autre. Elodie est plus prudente et raisonnée. Moi, Anouck, je suis plus folle et tête brûlée, elle me modère. Nous sommes complices mais chacune se sent la meilleure et veut gagner, on ne se fait pas de cadeau et nous sommes rivales.

-Vous êtes sur le Freeride World Tour cette année, quels sont vos objectifs ?
Gagner! Si nous faisons des compétitions, c’est pour gagner, sinon autant faire de la pente raide et du freeride pour nous, sans la contrainte de l’argent car le circuit coûte très cher. Nous souhaitons finir toutes les deux dans le top 3 afin de pouvoir rider à Verbier et d’être qualifiées de nouveau pour le Freeride World Tour 2014. L’objectif est aussi de profiter un maximum de cette expérience et de faire de beaux runs. Ce serait bien si nous pouvons montrer que les snowboardeuses peuvent aussi envoyer du gros.

-Etre toutes les deux ensemble sur le FWT c’était un rêve ?
C’est un rêve que de participer au FWT. Depuis toutes petites, nous regardions les freeriders et notamment Guerlain Chicherit à la télé et nous rêvions de rider un jour ces faces sublimes du FWT. Nous avons dû attendre la dernière épreuve du Qualifier l’an dernier en Norvège pour nous qualifier pour cette année.

– Parlez nous un peu du Freeride World Tour, surtout toi Elo qui y était l’an passé ?
Le FWT est une expérience unique et incroyable. L’organisation et l’ambiance sont au top. Nous voyageons aux quatres coins du monde (USA, Canada, Autriche, etc) pour rider de merveilleuses faces en toute sécurité. Le FWT est un tour hyper pro tout en étant très convivial. Les soirées d’après contest sont d’ailleurs inoubliables. Il y a une véritable solidarité entre tous les riders, surtout entre les rideuses. Ce qui est bien, c’est qu’on a pas l’impression de faire une compétition, on a plutôt la sensation d’appartenir à une grande famille et de nous pousser mutuellement à faire le meilleur run possible. Le niveau des rideuses est en constante augmentation et nous réduisons progressivement l’écart qui nous sépare des hommes. Ce serait bien que les médias s’intéressent un peu plus aux girls car « elles le méritent » et ça nous motiverait encore davantage.
 
– Décrivez l’une et l’autre votre style personnel de ride… Qu’est ce qui vous rapproche et ce qui vous oppose ?
Nous ridons de façon similaire même si Elo ride de façon un peu plus agressive et qu’Anouck saute souvent de plus grosses barres rocheuses. Quand nous étions jeunes, c’était Elo qui faisait le « crash test » alors que maintenant c’est l’inverse.
Nous aimons rider vite, sauter des grosses barres et rider des couloirs engagés, même si au regard des critères de notation, il est souvent plus judicieux de rider des lignes plus faciles et d’assurer ses sauts pour éviter de tomber et d’être pénalisées.

-En dehors des compets, quels sont vos plans pour l’hiver à venir ?
Nous aimerions pouvoir faire une expé en Iran et aller dans les fjords norvégiens en trip snow-boat mais tous ces trips ont un prix ! Si nous réussissons à gagner assez de prize money sur le FWT, ces voyages deviendront réalité, sinon nous privilégierons l’ouverture de nouveaux couloirs dans les Aravis en compagnie de Pierre Tardivel.

– Vous voyagez aussi beaucoup quelle est votre prochaine destination ?
La prochaine destination pour le ski est le Canada, où nous sommes pour le FWT de Revelstoke. Pour le printemps, nous projetons de retourner en Asie Centrale, sûrement au Pakistan ou bien faire le pic Lénine en alpinisme au Tadjikistan. Cet été, nous irons très certainement en Asie du sud est pendant 3-4 mois pour surfer, randonner et rencontrer les gens.

– Quels sont vos rêves, vos objectifs à long terme ? 
Anouck rêve de continuer son tour du monde en bateau qu’elle a commencé l’an dernier (transat entre France, Cap vert et Caraïbes puis voyager plusieurs mois en Amérique du sud). Elle pense donc repartir du Panama et traverser le Pacifique pour découvrir les joyaux du sud (les Tongas, Fidji..). Et à deux, nous aimerions réussir à vivre de nos passions et effectuer de grandes aventures en snow et alpinisme aux quatre coins du monde comme au Schweitzerland (Groenland) où des lignes magiques n’attendent que nous !

Anouck et Elodie Mouthon