Anne Flore revient pour nous sur son titre de Championne du Monde de Freeride, sa saison, le snowboard en général et ses projets. Interview .

Qu’est ce que tu retiens de ta saison ?
C’était une saison assez particulière pour moi. Je suis arrivée en wild card sur le Freeride World Tour en début d’hiver via Swatch. J’ai remporté la première étape, continué pour voir et finalement, je me suis retrouvée à faire une saison complète sur le tour un peu par hasard et pas mal à l’arrache ! Je me suis blessée assez souvent, et résultat des courses, j’ai pas beaucoup ridé cet hiver, si ce n’est les runs des contests ! Enfin, je me console avec un titre de Championne du Monde !

Parle nous un peu de ce dernier week end à Verbier, où tu as remporté l’Xtrem et le Tour par la même occasion…
Ca fait un bout de temps que j’entends parler de cet évènement, l’X-Trem de Verbier, et je suis contente d’avoir pu y participer. Il n’y avait que très peu de neige sur le Bec des Rosses cette année, et on se demandait tous si le contest allait avoir lieu. Finalement, il a neigé 3 jours avant la compet, ce qui la rendait  plus sympathique mais aussi beaucoup plus dangereuse. En particulier la face des femmes ! J’avais choisi une ligne fall line, plutôt  rapide et avec 3 cliffs. L’organisation a bombé la face le matin de la compétition. Pas de chance pour moi, mes 2 réceptions sont parties avec les bombes ! J’ai pas mal hésité pour savoir si je devais changer de ligne à la dernière seconde.. Je suis finalement restée sur ma première décision, mais j’y suis allée plus tranquillement. Une fois arrivée en bas, j’ai retrouvé les autres filles pour regarder les copines descendre, entre autre Maria (Kuzma) avec qui j’ai pas mal voyagé cet hiver. En réception de sa dernière cliff, elle a déclenché une avalanche qui l’a emportée jusqu’en bas. Nous l’avons vue disparaître sous la neige. La panique totale ! Nous ne la voyions plus, et personne n’allait l’aider. En allant vers elle, nous avons finalement vu qu’elle n’avait pas été ensevelie complètement et avait sorti sa propre pelle pour se dégager. J’ai eu très peur ce jour là. La montagne nous a rappelé combien elle peut être dangereuse, même quand on s’y attend le moins.

Quelle est la différence entre rider pour filmer et rider pour un contest ??
Ca n’a vraiment rien à voir ! Certains riders sont super forts en compet mais seraient incapables de sortir une bonne vidéo part, et inversement, des riders incroyables en vidéo ne sont pas forcément doués en contest. Et puis, ce que j’adore quand on filme, c’est de se retrouver seuls dans les montagnes, libre de rider ce qu’on veut, d’aller au gré des conditions, du terrain, des rencontres. En compet, les destinations sont imposées, on ne ride pas beaucoup (6 contests en un hiver c’est beaucoup). On fait le contest, et on repart sur le prochain évènement.
Personnellement, je trouve que le format ‘shooting’ me permet de pousser mon ride bien plus fort et de façon beaucoup plus efficace que les compétitions. On se retrouve aussi sur du terrain bien plus radical quand on filme.. Chacun son truc, moi je préfère définitivement le shoot !

Tes projets pour l’année prochaine ?
Filmer au maximum. J’aimerais trouver un crew solide. Mais il y a encore beaucoup de paramètres incertains, il faut que j’organise tout ceci cet été !

Le run d’Anne Flore a Verbier :