Nous avons interviewé Yves Thollon, le caméraman/réalisateur des web séries WhiteLife dont Glisshop est partenaire. Il nous fait découvrir l’envers du décor .
Glisshop : Comment as tu commencé à filmer ?
Yves : «Je suis Ingénieur Chimiste de formation, après trois ans dans un labo de recherche pharmaceutique à Genève, j’ai décidé de changer de vocation. J’ai tout d’abord réalisé quelques courts métrages amateurs, dont l’un a gagné quelques prix, ce qui m’a motivé pour aller plus loin. Originaire de Maurienne, je me suis tout de suite orienté vers le monde du ski, plus accessible pour moi. Après quelques années et grâce à toutes les personnes qui m’ont fait confiance pour réaliser leurs projets audiovisuels, je me suis fait ma petite place. La rencontre avec Lénaïc Léard a été particulièrement déterminante pour mon entrée dans le monde du freeride. Nos affinités et notre désir de faire des images a fait le reste. Le gros changement fut la confiance qui nous a été accordée par Frédéric Morel de Glisshop, qui nous a clairement permis de passer au stade supérieur grâce au financement et la liberté de création qu’il nous a apporté.»
Est ce ton boulot à plein temps ? Pour qui travailles tu ?
«C’est devenu mon boulot à plein temps très rapidement, parce que j’ai accepté de ne pas forcément être très riche, entre l’investissement du matos que l’on renouvelle tout le temps et le temps réel de chaque projet, c’est parfois un peu compliqué. Mais la vérité c’est que j’adore ce que je fais, et ça n’a pas vraiment de prix.
En ce moment, je travaille pour ZagSkis et Degré7. Je travaille beaucoup aussi avec une agence de Communication « Chocolat Chaud » sur St Jean de Maurienne. Je filme un peu de freestyle avec l’association Sybelles X’trem. Et sinon, notre gros projet de l’hiver reste White Life avec Glisshop, Pays de Maurienne et Skipass en partenaires principaux, et sans oublier Drift, Movement, Zag, La Toussuire, SOREA et Arthificiel.»
Comment vous est venue l’idée de White Life ?
«Cela faisait quelques années que l’on shootait avec Lénaïc Léard et Yann Martinot, après l’accident de Lénaïc, Alexandre Giraud nous a rejoins pour notre plus grande joie. Nous avons shooté une grosse saison de FWQ, qui était la base de notre projet, le suivi de riders de cette seconde division du Freeride World Tour que sont les Qualifier. Mais on avait envie de plus et de sortir un peu des compétitions donc on a essayé de monter ce projet avec un peu plus d’ambition et surtout plus de shooting vidéo. Je crois que nous y sommes très bien arrivés l’an passé avec l’édit en Autriche et en Suisse.»
Comment se déroule votre hiver ?
«Pour moi, c’est jongler entre les conditions météo, la disponibilité des riders sur mes différents projets, et mes propres disponibilités, ma vie perso passant trop souvent au second plan pendant ces périodes hivernales. Pour les riders, ils sont pour la plupart moniteurs de ski, donc il faut qu’ils gèrent leurs dispos avec leur boulot. Pendant les vacances de février, c’est calme plat…pour moi, alors je fais du montage.»
Est ce compliqué de filmer sur les Qualifier ?
«Non, les Qualifier ne présentent aucune difficulté en shooting, c’est plutôt répétitif. Le plus dur reste le froid, car on ne bouge pas de la journée. A Hochfügen, par -15 j’ai shooté avec mes mouffles, c’est pas ce qu’il y a de plus pratique.»
Tu ne filmes plus que Alexandre ? Les autres ont arrêté ?
«Les Qualifier restent de la compétition. Après quelques années et déceptions, il faut chercher la motivation. Lénaïc a essayé de faire un retour l’an passé, comme Yann cette année, mais le système de points et de sélections fait qu’il faut être présent en permanence pour accéder aux compétitions majeures. Leur désir de compétition a baissé, et en même temps on voulait réorienter le projet sur du shooting et moins de compétition, bien que je continue à suivre Alex cet hiver.»
Qu’est ce qui t’inspire dans la vidéo actuelle, et plus particulièrement dans les vidéos de ski du moment ?
«Je suis un fan de court métrage et de cinéma (Jarmusch, Lynch, Blier, Gondry…), mais je ne passe pas assez de temps dans des projets plus perso. C’était mon désir en me lançant dans la profession, mais du coup le boulot a un peu pris le dessus (je ne vais pas m’en plaindre). Pour les vidéos de ski, c’est un truc de dingue, la créativité est folle, et tout va à une vitesse… j’ai toujours envie de faire mieux et je ne suis pas toujours satisfait de mon travail dans ce domaine, j’aimerais toujours faire mieux pour atteindre le rendu des grosses prod….mais bon il y a un moment ça devient une question de moyens !»
Quel est ton agenda pour la fin de l’hiver ?
«J’ai un shooting Zag fin mars, puis aussi un shooting Degré 7 à venir. Et du WhiteLife en continu dès que les riders auront plus de dispo !»
Avez vous des projets, des idées, des choses nouvelles à mettre en place sur White Life ?
«Oui, je pense que les choses vont changer un peu l’année prochaine, si on a la chance de pouvoir continuer, car cela reste une chance de pouvoir mettre en place ce type de projet. »