Enak Gavaggio revient avec une nouvelle saison de Rancho, son personnage loufoque qui explore le monde du ski dans toute sa largeur ! Alors que le teaser est sorti il y a peu, nous avons voulu en savoir plus sur Enak Gavaggio et son double Rancho, et ce qu’ils nous préparent cet hiver… Enak nous fait passer en coulisses et nous dévoile l’envers du décor de sa webserie qui cartonne ! Vivement les prochains épisodes…

Comment t’es venue l’idée de cette websérie et des traits de caractère du personnage ?
En changeant de partenaire de ski, Rossignol m’ a proposé de me suivre sur un projet web episode si j’en avais envie. Cela tombait bien, je ne voulais plus filmer en performance pour des vidéos de ski porn, j’avais envie de passer à autre chose. J’ai donc planché sur le sujet, et ça me plaisait. L’exercice était quand même super casse gueule, car le web regorge de web séries ski de super qualité, Bon Appétit par exemple, pour ne citer qu’eux. J’ai tout de suite mis dans la boucle mon ami Dino Raffault qui a une boîte de prod (7 links) avec qui on avait déjà fait pas mal de trucs : nos films de base jump précurseurs, les 3 Trip Box, ou encore la freeride des Arcs. Il nous aura fallu 1 an, pour arriver à ce que l’on nous voulions faire. L’idée de base, je l’avais dans la tête depuis pas mal de temps: raconter le ski / la glisse et surtout toutes les disciplines. C’est ensuite que cela a été plus compliqué. Comment raconter le ski dans toute sa largeur, en allant à la rencontre de pratiquants sur des événements, sans tomber dans le « On a testé pour vous », ou « Salut, nous sommes à Tataouine les Bains, pour participer à l’évènement…. »

1 an….!
L’élément déclencheur a été de trouver la Rancho, première caisse cross over, une révolution à l’époque, puis en écrivant, on s’aperçut que Rancho me collait bien.
Et puis on a créé Rancho, car on s’est dit qu’il serait intéressant d’arriver sur des évènements avec une identité inconnue, tout en utilisant mon passé (celui d’Enak Gavaggio) mais avec un nouveau personnage, Rancho…..Attention, je peux tomber dans la schizophrénie à tout moment avec ce genre de sujet….! Une paire d’éperons, mon vieux bonnet, mes vieilles louches, une belle moustache, une vieille caisse, ça y est, j’étais quelqu’un d’autre !! Donc Rancho, comme nous l’avons écrit, a marché sur la Transju, puis, à Méribel, mon alibi était déjà mort ! ! 🙂

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Comme élaborez vous les épisodes ? Sont ils très scriptés avant de commencer le tournage, ou cela se construit petit à petit ?
On écrit tout ! 3 à 4 jours d’écriture, 3 à 5 de tournage, 7 à 8 de montage, sauf pour le teaser de la saison 2 : on est restés 18 jours sur le banc de montage !! On a failli devenir fous !! Dans la série, il y a le live, et le off…. Le live, c’est tout ce qui est vrai, qui n’est pas joué, quand je suis au comité de course par exemple, ou quand je discute avec des personnes, et puis il y a le OFF, tout ce qui est mis en scène, tout ce qui se passe dans ma tête. En gros, le trompettiste accompagne mes humeurs, il est dans ma tête, c’est mon imaginaire, et jamais je ne le vois !!

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Ski de fond, descente… A quoi vas tu t’attaquer cette année ?
Mon rêve serait de faire du snowboard, car c’est ce à quoi j’ai toujours aspiré étant gamin ! On potasse dessus, mais on veut que ce soit un épisode incroyable, c’est celui qui nous fait le plus peur avec le sujet Pure Freeride. Car ce sont 2 monstres de discipline où il faut que l’on mette la barre haute. On a déjà avancé sur les 2 écritures, il est possible, voir même fort possible qu’ils arrivent d’ici peu !!!

D’ailleurs quand sont prévus les épisodes cet hiver ?
On devait sortir 3 épisodes, pour les 15 de janvier, février et mars. Mais avec cet hiver malicieux et un peu flemmard, on est déjà hors délai, je pense que le premier épisode sortira plutôt vers le 15 février…. A moins que d’un coup d’un seul, on se fasse recouvrir d’une tonne de neige !

Quels sont les moments qui t’ont le plus marqué jusqu’ici ?
Dans nos aventures Rancho, je dirais que ce qui m’a le plus marqué, c’était l’enthousiasme des gens qui font la Transjurassienne. C’est pas moins de 6000 personnes sur un week end qui viennent pour s’arracher ou juste s’amuser, avec parfois comme seul objectif de terminer la course ! C’était mon premier évènement « populaire » et je dois dire que j’ai vraiment aimé ça !

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Une anecdote ?
A la Transju encore, je venais de passer une vie entière de sueur dans la même journée à pousser sur mes bâtons et à relancer avec mes petites cannes, j’étais exténué quand j’ai passé la ligne d’arrivée. Acculé, défoncé, mort… Le seul sourire que j’ai eu, c’est de voir Benoît Chauvet et Steph Mouton, fondeur et team manager du team Rossignol, qui avaient attendu dans l’air d’arrivée pour voir si j’allais terminer ! J’étais en hypo totale. Trois jours plus tôt, on avait acheté un burger pour faire des plans rigolos durant la course. Quand je suis arrivé à la bagnole, que Thibault Gachet, notre cadreur et monteur, m’a aidé à enlever mes shoes de ski de fond, et tout mon bordel,  je lui ai demandé s’il avait quelque chose à manger. Quand il m’a dit non, je lui ai juste dit: « Raboule le burger, faut que je mange….! »  Et un burger de 3 jours de chez Mac Do, c’est juste immonde… Mais bon j’avais faim ! Bizarrement après, j’ai mal dormi. Mal de cannes, ou mal de bide… Sûrement les 2 !

Dans l’épisode de descente, comment se sentait Enak, et non Rancho, au départ ?
Tétanisé ! C’est fou ce que l’on oublie vite ces sensations là. Et pourtant, 4 ans avant, j’étais encore au départ des Jeux de Vancouver, où rien ne me faisait peur ! A la première reco, j’étais avec Thibault, on est descendus tout le long de la piste, croisant les regards des coureurs, pas un mot, tout le monde avait la boule au ventre, alors je te raconte pas dans quel état j’étais! Et me dire que c’est moi qui avait choisi d’aller faire la descente…..La vache, on ne m’y reprendra pas !

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Quelles sont tes idées pour l’évolution future de Rancho ?
Avec le teaser de cette année, on a, à mon goût, essayé de surprendre, d’aller un peu plus loin. Quand on écrit, on se challenge, on essaie, nos évolutions seront d’essayer de surprendre, et puis de raconter qu’il n’y a pas une seule et unique longueur de patin, et que peu importe l’engin, du moment que l’on glisse, tout va bien 🙂

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Photos : © Florent Geninatti

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