Depuis plusieurs années, ce Suédois de 35 ans fait partie des plus grands noms de la scène mondiale de freeride .

Glisshop : Salut Kaj. Alors le ski, ça a commencé comment ?
Kaj Zackrisson : Dans les années 60, ma mère était dans l’équipe nationale de ski. Alors ça s’est fait tout naturellement, ça faisait partie de la culture familiale.

G : Parle-nous de l’endroit où tu as grandi. Etait-ce une station de ski ?
KZ : J’ai grandi à Rättvik. C’est une petite ville mais les pistes de ski étaient à deux pas de chez nous. Malheureusement, les montagnes étaient vraiment petites, 500 mètres de longueur pour 100 mètres de dénivelé.

G : Comment a débuté ta carrière ?
KZ : Comme beaucoup de riders, j’ai commencé très jeune au ski club local en participant aux compétitions d’alpin. Puis, je suis progressivement passé au freeride.

G : Comment es-tu devenu pro ? Etait-ce un objectif que tu t’étais fixé ?
KZ : A vrai dire, dès l’age de sept ans, j’avais décidé que je deviendrais skieur pro. Et depuis ce jour, j’ai dédié ma vie entière à la pratique du ski. Le ski a toujours été le moteur de ma vie.

G : Pourquoi as-tu pris la décision de privilégier le freeride ?
KZ : Jusqu’à l’age de 22 ans, je faisais des compétitions d’alpin. Mais dans le même temps, dès que j’avais du temps libre, je le passais à m’amuser hors des pistes, dans la poudreuse et dans les arbres. Le virage que j’ai opéré vers le freeride m’est apparu comme une évidence.

G : Pour quelqu’un qui ne connaît rien au ski, comment pourrais-tu définir le freeride?
KZ : C’est un sport merveilleux qui nous permet de passer rapidement par un large panel de sensations. Dans un même run, on peut à la fois rencontrer peur, bonheur, surprise et satisfaction. De plus, la montagne est un lieu magique qui vous fait aimer la vie.

G : Selon toi, qu’est-ce qu’un bon freerider ?
KZ : Avant tout, un rider qui prend du plaisir lorsqu’il est en montagne entouré de ses amis.

G : En freeride, comment fixes-tu la limite entre la peur et le contrôle ?
KZ : Le plus important pour moi, c’est de respecter l’élément sur lequel j’évolue. Lorsque je choisis une ligne, je suis partagé entre un sentiment de peur et un sentiment de respect pour la montagne. Cette sensation me permet de rester concentré en permanence et de garder le contrôle de la situation. Sans ce respect, les accidents seraient plus fréquents.

G : Le freeride est-il un sport plus dangereux que les autres ?
KZ : On peut dire ça, en grande partie, à cause des avalanches.

G : Quelle relation entretiens-tu avec la montagne ?
KZ : Pour moi, la montagne est un élément unique, dans le sens où chaque jour, elle nous dévoile un nouveau visage. C’est très excitant de la redécouvrir à chaque fois. Je me considère comme un privilégié de pouvoir vivre dans cet environnement.

G : Comment comparerais-tu les Alpes et les massifs de Scandinavie ?
KZ : Bien sur, les dénivelés sont différents, c’est pour cela que je me suis installé à Chamonix et que j’aime tant voyager et découvrir de nouveaux spots. Mais en même temps, quel que soit le terrain, j’essaie toujours de garder la même approche : rester humble et respectueux pour mieux comprendre les conditions du moment.

G : Quelle est la part de ton job que tu aimes le plus ?
KZ : Participer aux tournages de films ! Parfois, on a l’occasion de tracer des lignes où aucun homme n’a jamais skié avant nous. On choisit l’itinéraire aux jumelles, on se le visualise mentalement et puis on y va. Le feeling est indescriptible.

G : Quels sont tes projets pour cet hiver ?
KZ : Je vais retourner passer la saison à Chamonix. Au printemps, je partirai en Alaska pour participer à des tournages vidéo. J’essaierai aussi de confirmer mes résultats de l’année dernière au Big Mountain Pro et à l’Xtreme de Verbier (1er et 2e).

G : Et à part le ski ?
KZ : Quand je ne skie pas, je travaille dans une entreprise de bonnets que j’ai créée avec mon ami Sverre Liliequist (skieur pro également) en 2001. Ça nous éclate de faire tourner notre propre business dans le ski. Vous pouvez aller voir notre site : www.kaskofsweden.com