Arthur Longo s’est offert la médaille d’argent lors du Superpipe Snowboard des X Games de Tignes, juste derrière Louie Vito et devant Taku Hiraoka. Nous avons rencontré Arthur pour évoquer son retour (réussi) dans le pipe, mais aussi sa saison, ses objectifs et les Jeux Olympiques de Sochi .

On y a cru jusqu’au bout. Arthur a mené la compétition, jusqu’au dernier run, celui de Louie Vito, qui l’a finalement emporté avec 0.66 points de plus qu’Arthur. Autant dire un cheveu. Arthur a fait un très très bon run, avec un énorme cab cork 1080, un gros font 9 , un joli back 720 tail grab, un double cork back 1080 et enfin un alley-oop backside rodeo 540 stylé. Une bonne nouvelle à peine un an avant Sochi !


Salut Arthur, alors qu’est ce que ça te fait d’avoir terminé 2nd de ces X Games de Tignes ?

C’est agréable ! Ca fait très plaisir, d’autant plus que je me concentre depuis le début de la saison pour faire des résultats. Jusqu’à présent j’avais fait de belles finales, j’étais allé chercher une 4ème place à la Coupe du Monde de Copper, une 6ème place au pré event de Sochi, une 8ème place à l’Arctic Challenge… Mais je n’avais pas encore eu mon heure de gloire 🙂 ! Alors ce podium, ici, c’est vraiment cool. C’est énormément d’efforts qui sont récompensés. Ces X Games de Tignes sont presque mon dernier contest en plus, il me reste juste la dernière Coupe du Monde en Espagne la semaine prochaine.


Tu étais soulagé que ça passe dès le premier run ?

Oui, vraiment, je m’étais mis ça en tête, je voulais poser tous mes tricks parfaitement sur le premier run. C’était le seul moyen d’être bien… d’être placé. Car sinon, j’aurais bataillé à faire des fautes toute la soirée. Donc je me suis énormément concentré à faire ce premier run du mieux que je pouvais. Et voilà, c’est passé, et c’était un petit moment de magie, une fois arrivé en bas, à être heureux de ce que j’avais fait et de voir ce bon score tomber.


Tu as ensuite essayé d’améliorer, tu avais quelque chose en tête ?

Oui, je voulais poser encore un autre run, faire monter un peu la mise pour être sûr du podium. Mais j’avais encore plus la pression et j’étais certainement moins concentré, avec la tête un peu ailleurs, et j’ai accumulé les erreurs… Pas très grave finalement, puisque ce premier run a réussi à m’emmener sur le podium !


Ca concrétise finalement ton hiver, ta préparation…

Oui, il y a tellement de travail derrière tout ça que c’est une belle récompense. Et puis, ça veut dire qu’on est dans le vrai, que la façon dont on bosse fonctionne. C’est de bonne augure pour la suite, et ça me motive encore plus !


C’était dur de quitter le backcountry pour se remettre dans le pipe, et dans un entraînement intensif ?

Oui, c’était dur. Mais cette décision, je l’ai vraiment mûrie pendant longtemps. Je l’ai prise en sachant que je pouvais bien faire, que j’avais un bon feeling en pipe et que ça pouvait marcher avec du travail. Ca a été difficile, mais je me sens de mieux en mieux dans le pipe, et il nous reste encore 10 mois de préparation avant Sochi, donc les choses se présentent plutôt bien.


Vous êtes un bon groupe, très soudé, j’imagine que cette émulation est importante…

C’est un super groupe, avec une très bonne ambiance. On est 4 garçons et 4 filles à voyager et s’entraîner tout le temps ensemble. C’est positif d’évoluer ensemble, d’avoir les mêmes objectifs de progression. Et puis, ce sont tous des amis. Valoche (Valérie Bourdier, la coach, ndlr) chapote un peu le tout, elle nous fait bosser, elle fait nos boards, organise le planning, elle a plein de cordes à son arc et fait beaucoup de choses pour nous. Je lui en suis vraiment reconnaissant.


Quels sont tes objectifs pour Sochi ? Tu as des nouveaux tricks en tête ?

Eh oui, car c’est certain qu’il ne va pas falloir arriver avec ce run là ! Il y a des modifications à faire, des choses à travailler, mais la structure sera la même. Je finis avec un switch alley oop rodeo back : celui là je l’ai déjà presque mis en double, donc il faudra que je le fasse à Sochi. Et puis, il y a plein de réglages à faire, par exemple sur ce back 9 qui me pose un peu problème. Plus quelques nouveaux tricks à rentrer… Le plus important, c’est aussi que je me sente bien sur ma planche, il y a une belle base, donc il ne nous reste plus qu’à bosser encore et encore avant Sochi.


Tu vas profiter de la fin de saison pour rider un peu en backcountry ?

Oui, après la dernière Coupe du Monde en Espagne, si les conditions sont bonnes, je vais aller en Alaska pour filmer un peu. Ca, ce serait une belle fin de saison !