Maxence Cavalade, un des meilleurs speed riders français, vous embarque au coeur de ses sessions de speed riding avec sa webserie Follow Me ! Il a poussé le concept de la caméra embarquée à son paroxysme, souhaitant que vous ayez l’impression d’être en l’air avec lui. Maxence, que l’on connaît par le biais de son film de speed riding en 3D « Ride & Fly », impressionnant de niveau de ride comme de moyens techniques engagés, nous explique pourquoi cette fois ci il a fait le choix d’une extrême simplicité dans le montage, et de ces images 100% embarquées. Vidéos et interview.

Comment t’es venue cette idée de Follow Me ?
Cet hiver, je n’avais pas le temps nécessaire pour refaire un vrai film, à cause de mes études de kiné qui se finissent et me prennent beaucoup de temps. J’ai alors réfléchi à ce que je pourrais faire sans grosse production, tout en sortant un peu de ce qui se fait déjà comme webséries. J’ai alors pensé à faire quelque chose de simple, mais entièrement pensé pour les gens qui regardent ces vidéos. Car finalement c’est surtout pour eux qu’on le fait, non ?! Je me suis donc dit que ça serait intéressant de faire en sorte que  l’internaute qui visionne ait l’impression qu’il est le rider (la caméra embarquée devenait une évidence) ou tout au moins qu’il se sente proche du rider. Je ne voulais donc pas d’autre point de vue extérieur, mis à part pour le générique. Je voulais aussi un montage simple, et des images brutes de qualité Go Pro lambda, pour renforcer ce côté « fait comme à la maison » : c’est pourquoi on n’a pas filmé au 5D ou 7D comme on le fait habituellement (excepté le générique). La caméra a aussi été volontairement cadrée basse pour avoir les skis bien dans le cadre, ce qui augmente la sensation d’être acteur du film.

Mais je voulais aussi proposer une approche technique de la discipline pour les speed riders confirmés qui souhaitent améliorer leur technique ou même les débutants qui ne savent pas comment bien manipuler une voile, j’ai donc voulu un point de vue supplémentaire sur la voile et mes mains pour pouvoir voir le pilotage.

Enfin, pour rester toujours dans cet esprit, je suis allé faire les runs qu’on fait tous les jours, comme un speed rider normal. Pas d’hélico, pas de skis de rando ou de crapahutage pendant des heures pour aller chercher LE spot comme on a pu faire pour d’autres tournages.
Et voilà comment on en arrive à ces six épisodes, faits comme à la maison !

max cavalade © Jean  Yves KutterLe speed est en plein essor, quels conseils donnerais tu à quelqu’un qui débute ?
Le meilleur conseil que je puisse donner est de ne surtout pas commencer seul et encore moins avec un pote qui sait déjà pratiquer. C’est le meilleur moyen pour se faire peur, se blesser, voire se tuer. Selon moi, il faut débuter en école avec un VRAI professionnel pour apprendre la bonne technique et la bonne gestuelle, évoluer en sécurité, comprendre les risques de ce sport et apprendre à les gérer progressivement. Le problème est que l’apprentissage de base, tourner à gauche, tourner à droite est très simple ! Alors les gens pensent qu’ils savent rider et se balancent n’importe où sur des terrains bien trop difficiles pour leur niveau technique.
Le deuxième conseil que je peux donner pour débuter est d’avoir un bon voir très bon niveau de ski. Plus on est un skieur aguerri, plus on a d’expérience en toutes neige et en hors piste, et plus on a de chance de progresser et de ne pas se faire mal.

Avoir une expérience en parachutisme et/ou en parapente n’est absolument pas nécessaire pour être un bon débutant et à fortiori un bon speedrider ensuite.
Le dernier conseil que je donnerais, lorsqu’on débute est de ne pas se reposer sur ses expériences antérieures de pilotage (parapente, kite, parachutisme ou autre…). Les voiles de speed ne sont pas les mêmes voiles !! Elles se pilotent donc différemment.

Quels sont les meilleurs spots pour débuter ?
Selon moi LE spot idéal et imbattable est la station des Arcs. L’apprentissage se fait sur le bas de la piste de Kilomètre lancé (désormais zone hors piste) sur laquelle on va monter progressivement pour de plus en plus de vitesse, éventuellement de plus en plus de vol et toute la piste et l’aire d’arrivée du KL offre un terrain sans aucun obstacle, très large, bref parfait pour débuter. L’école « speed riding school » en place là bas a une très grande expérience de l’enseignement de la discipline et se trouve au pied de la piste de KL à Arcs 2000 ! On ne peut pas trouver mieux.

Tu as ridé dans pas mal d’endroits, quel est le spot de speed que tu as préféré ?
Difficile de dire que Val d’Isère n’est pas mon spot préféré puisque c’est là que je travaille l’hiver et m’entraîne en speed…
Néanmoins j’ai pu au cours des différents tournages de ces dernières années rider quelques endroits et je dois avouer que le Mont Blanc avec mon pote de ride François Bon reste le plus beau de mes souvenirs. Conditions incroyables, glaciers dans tous les sens et dix minutes non stop de descente sur plus de 3000m de dénivelé… difficile de concurrencer!