derby du mont dore

Si le succès d’un derby se jugeait aux sourires des participants et des organisateurs au terme de la compétition, pas de doute, celui du Mont-Dore serait dans le Top 3 des rendez-vous français annuels. Une première édition qui en laisse présager beaucoup d’autres !

Ils étaient 50 inscrits vendredi soir, mais c’est 98 valeureux montagnards qui avaient mis le réveil pour se donner rendez-vous à 8 h 30 sur le front de neige de la station auvergnate. Les yeux encore mi-clos, flanqués de leur dossard, les premiers participants lèvent le nez sur la face qui les surplombent. Les dites Coulées du Mont-Dore sont là… arrogantes, semblant défier chacun. L’organisation annonce une qualité de neige appréciable, le soleil est au rendez-vous, seul le vent semble vouloir venir jouer les trouble- fête. Mais pas de quoi décourager les 98 participants.
9 h 30, tous se rapprochent des bennes, l’heure est de partir en reconnaissance. Entassés les uns contre les autres, ils gravissent les derniers mètres qui les séparent du point de départ. On se touche, on se dévisage et on tente de repérer celui qui pourrait faire la différence. Tiens… un snowscoot… il manque pas de culot celui-là. Venir défier skieurs et snowboarders sur leur derby… il va vite déchanter, c’est sûr…

Allez hop… c’est parti, les portes s’ouvrent et les choses sérieuses débutent… tous chaussent leur destrier du jour et partent en repérage… départ sur la rouge des Aiguilles ok… hop ! On braque à gauche direction les Coulées, deux entrées l’une derrière l’autre, surtout ne pas louper la dernière. Première portion technique, puis trois lignes possibles… il va falloir choisir la plus courte et la plus efficace, l’objectif du derby étant de mettre le moins de temps d’un point A à un point B.
La reconnaissance faite, les 98 concurrents n’ont pas le temps de décompresser… remontée directe au point de départ pour la première manche, puis enchaînement sur la seconde. Certains comme Florian Lario (6ème de la 1re manche) préfèrent jouer la sécurité : « J’ai fait la première manche, mais je n’ai pas concouru sur la seconde. C’est un jour blanc, on ne voit aucun relief, c’est vraiment dangereux. J’ai pas voulu prendre de risques. Mon temps au premier passage me permettait de faire l’impasse ».
Les concurrents étant tous passés, l’organisation reprend les huit premiers de chaque catégorie (désignés au meilleur temps sur les deux manches), et les divisent en deux poules de 4. Des groupes de 4 partiront donc du sommet avec pour seul objectif de finir la course dans les deux premiers, histoire d’accéder à la finale. Surprise ! Parmi les concurrents demi-finalistes, Mathieu responsable développement international chez Glisshop.com… Chapeau l’artiste ! Tiens, tiens… parmi eux figure aussi le mec avec son snowscoot

les coulées du mont dore

Une petite pause repas et les 8 finalistes skis et snow hommes, regagnent le sommet. Ces dames resteront en bas, la faible participation et les conditions changeantes de l’après-midi, ayant incitées les organisateurs à retenir le classement scratch.
Les demi-finales snow hommes sont les premiers à investir le spot…Fabien Tyssandier avec sa machine diabolique est dans la première vague, et confirme sa première place au terme des phases qualificatives en s’imposant. Finalement, il n’est peut-être pas là par hasard avec son snowscoot.
« C’est un jour blanc, ce qui rend la descente difficile. Avec le passage des concurrents la descente s’est creusée, il y a beaucoup de bosses qu’on ne peut pas anticiper. Mais la neige reste assez bonne même en ce milieu d’après-midi. En snowscoot la difficulté se ressent surtout en pente raide et sur la glace où l’on décroche plus facilement que les skieurs ou les snowboarders. Il faut faire avec et anticiper ». Fabien Longchambon, Franck Pezet et Anthony Constantin l’accompagneront sur la finale.
En ski, Nicolas Girardet et Antoine Morlat auront bataillé dur pour prendre les deux premières places de la première vague. « On s’est frôlé plusieurs fois dans la descente avec Antoine. C’était hyper tendu. A un moment nos deux talons se touchent j’ai cru qu’on était mort. C’est simple tu passais comme tu pouvais… J’ai tout donné ». Alors que Guillaume Nangeroni écrasera la deuxième demi-finale, Morgan Arete s’offrait le dernier billet pour les finales.
La finale snow homme sera la plus disputée. Les quatre hommes ayant choisi des lignes différentes, il fallait attendre la dernière portion, pour les voir se départager. Et c’est l’incroyable Fabien Tyssandier et son snowscoot qui tirait son épingle du jeu. Echappant de peu à la chute à quelques encablures de l’arrivée, il prenait l’avantage sur ses concurrents et s’imposait sous les acclamations d’une foule admirative : « C’était difficile mais je suis content d’avoir gagné. Ça permet aussi de faire voir que le snowscoot n’est pas qu’un truc pour faire les cons sur pistes, ça valorise cette discipline qui est souvent mal vue ».
La finale ski bien que disputée, ne laissait pas trop de suspens sur son vainqueur. Guillaume Nangeroni se détachait rapidement sur le haut de la pente et finissait tout schuss vers l’arrivée.
« C’était un jour blanc, c’était compliqué d’apprécier les reliefs, j’ai donc choisi de prendre la même ligne à chaque fois. J’ai tout donné jusqu’au bout… Après coup je me dis que c’était limite que c’est super dangereux, mais avant et sur le moment je fais de la peur un outil de concentration supplémentaire. Je suis un habitué des compétitions en ski alpin, j’ai l’habitude de gérer cela ».

derby du mont dore

La journée s’est terminée sur la remise des prix et une soirée festive comme il se doit en station auvergnate !!! La date est déjà cochée sur le calendrier pour la saison prochaine, et les 98 valeureux guerriers de ce week-end ont déjà rempli leur bulletin d’inscription… L’organisation mise sur 200 participants l’année prochaine, nul doute que la réalité dépassera la fiction… Une chose est sûre le Derby du Mont-Dore fait désormais parti des rendez-vous annuels du ski freeride français !